•  

        " Allô ?... Quoi ?... Oui, ok. Viens dormir à la maison alors." Trois heures du matin. Pourquoi faut-il toujours qu'il se mette dans des situations pareilles ? Enfin bon... C'est A. après tout. Ça faisait un petit moment que j'avais pas eu de ses nouvelles. En voilà de bonnes ! Bon faut que j'aille le chercher, il doit être dans un de ces états encore... Il a bien l'âme d'un artiste tiens ! Toujours aller plus haut, plus loin. Atteindre le sommet inaccessible. Etre le premier à le vaincre. Alors bien sûr il nous paraît effrayant au début. Des fois on préfère redescendre, surtout quand on n’a pas l'habitude. Ensuite on prend confiance, on se dépasse, on veut s'améliorer quel que soit le prix. On est entré dans la danse et on veut plus y ressortir. Mais toute bonne chose a une fin et quand on aperçoit les cimes au loin c'est la grande dégringolade. Patatra ! La chute est longue et l'arrivée douloureuse. Et pourtant on remet ça. C'est indéniable, dès que la lueur d'espoir naît dans notre cœur, on est possédé. L'esprit est euphorique mais on est bien loin du paroxysme. Tout ira mieux après c'est certain ! Seulement la barrière du corps est là, imparable, bloquant la route. A moins que cette barrière ne soit la dernière étape. Mais alors elle signifie un point de non-retour. Un grand inconnu s'offre derrière elle. Un nouveau départ, alléchant et mystérieux à la fois. C'est un grand pari mais après tout l'homme aime à jouer, prendre de gros risques si la récompense en vaut la chandelle. Et elle la vaut ! Que représente-t-elle ? C'est simple : faites marcher votre imagination. C'est quitte ou double cette histoire. On sait pas ce qu'il y a réellement. L'Utopie ou le Néant... Peut-être autre chose. On est juste à contempler quelque chose qui brille, on le désire. Ah petite pie, tu la veux ta perle ?
    Finalement, y a peut-être pas que les artistes qui rêvent de la Grande Ascension. Inconsciemment ou non, il est bien souvent présent ce désir du dépassement jusqu'aux limites du possible. Chacun ses raisons ! Y en a c'est pour laisser une trace, d'autres qui aiment cette bouffée d'adrénaline à la frontière de la mort. Ça vous grignote petit à petit ou ça peut vous entamer d'un coup cette folie.

        Il était là, assis sur un banc, la tête entre ses mains. Il est monté dans la voiture sans un mot après m'avoir vu. Ça l'emmerdait pas mal de m'avoir appelé. Il aimait pas demander de l'aide, ah ça non ! Ça l'insupportait d'être dépendant de quelqu'un.
    "Il t'est arrivé quoi alors ?
    - Bouarf... Je me suis fait virer de chez moi"
    Il en a pas dit plus. Pas envie de s'expliquer et il savait très bien que je lui en demanderai pas plus.
    Quelques minutes de silence... Il s'agite sur place. Il se décide :
    "Prends pas mon exemple. Sérieusement ! Ne te mets pas dans la même situation que moi."
    Le voilà qui devient d'humeur paternelle. Je suis gêné, je réponds rien.
    "L'image que je donne n'est pas forcément représentative de ce que je suis. Penses-y. C'est pas souvent que je l'admets, même envers moi-même. Je suis obligé de me mentir sinon je sombrerai..."
    Il m'émeut. J'acquiesce à ce qu'il dit. D'une certaine manière il a raison de me prévenir. Il peut être une source d'admiration même dans ses moments d'excès.
    Il décide de changer de sujet, de parler de ses projets qu'il vient à nouveau de changer pour la énième fois. Soudain il se ravise sous le coup de l'impulsivité.
    "Dépose-moi là ! J'ai encore des trucs à faire."
    On se dit au revoir. Il me fait un dernier signe avant de disparaître dans la nuit. J'esquisse un sourire. Il ne changera jamais.

     

    Nicolas


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  • "Je suis dans votre jardin, je ne mesure guère plus d’un centimètre, et je suis multicolore. Qui suis-je ?" Je suis... une araignée !

    Le muséum national d’histoire naturelle vous invite à découvrir un "monde surprenant caché sous vos pieds", celui des araignées.

    Première idée reçue que cette exposition bouscule : les araignées ne sont pas des insectes ! Ces derniers ont six pattes, tandis que les araignées en comptent huit. C’est même la caractéristique commune au groupe des arachnides, dont font partie les araignées au même titre que les scorpions et les acariens.

    Le parcours est conçu pour faire découvrir progressivement l’araignée, sans omettre les représentations imaginaires associées à l’animal. Ainsi, des zones, bien définis par la scénographie, montrent l’aspect effrayant des araignées, en prenant soin d’avertir le visiteur..

    Le jeune public aussi bien que les visiteurs les plus avertis trouveront leur compte dans cette exposition, qui varie les approches. Les enfants pourront manipuler ou jouer, les plus passionnés apprendront en regardant des vidéos sur les techniques de chasse ou sur le travail des chercheurs. Sans oublier les reproductions à l’échelle 10, sculptures, oeuvres d’art, araignées fossilisées, naturalisées et vivantes, qui vous permettront de mieux faire connaissance avec ces petites  bêtes... pas forcément velues

     

    Notre Avis :

     

    Disons que au départ j'étais un fervent pro-spiderman , et lors de sa mort chez marvel l'an dernier au nom de la diversité chez les super héros , ce fut pour moi un choc ... peter parker RIP , bref laissons mes démons tranquilles , pour revenir à l'expo je dirai que j'y suis allé avec joie et bon humeur , en me disant que c'était à 80% pour les enfants FAUX , c'est pour réellement tout le monde , unique condition : être curieux . Si vous ne l'étes pas un peu , restez chez vous et regarder un bon streaming , megaupload megavideo une bonne vieille vidéo VHS !

    L'expo se fait en trois grosse parties , le monde des araignées et nous , LES araignées en tant que tel , et enfin "l'apport" de l'araignée à la technique humaine  ( et là on apprend vraiment beaucoup .. .et de nos merveilleuses bouches de grands enfants sort le fameux  "la nature est bien faite ")

    Aussi je tiens à dire que l'effort de présentation de l'expo est vraiment génial , avec les expo c'est toujours pareil , le theme nous plait on y va et puis au final c'est décevant  par un manque de moyen ou par un expo trop rapide (parfois baclée), là non on est satisfait , et puis sincerement se balader à coté est un plaisir unique et gratuit , sans doute pour moi un des plus beaux coin de Paris .

     

     

    le lien photo

     

    Choukri pour l'Isbaz'Art

     


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  •    Nous y voilà ! Quel endroit merveilleux, je n'aurais pu rêver mieux. Le calme... Tout ce dont j'avais besoin. Loin de tout, loin des autres surtout. Je suis parti pour un nouveau départ, un voyage sans retour. Bien entendu quelques-uns vont me manquer. Heureusement il y a les souvenirs, impérissables. C'est suffisant. Chacun doit mener son petit bout de chemin dans la vie. Il peut y avoir des routes qui se séparent, c'est régulier. La mienne m'amène ici, dans ce petit havre de paix. Ce petit espace de liberté en marge de toute la folie abominable de la société. Le silence, rien de plus. Ne rien avoir à dire à personne, ni devoir s'expliquer. Seulement contempler la Nature, l'écouter, la comprendre. Un retour aux sources en fin de compte. A force d'une évolution hasardeuse elle aura commis une erreur fatale notre Mère Nature : engendrer notre vile existence. Alors bien sûr tout le monde est content, on arrive à comprendre certaines choses, s'inventer un habitat, des règles qui vont avec et même jusqu'à envoyer des guignols dans l'espace. Bravo ! bel exploit ! Et après ? Que va-t-on trouver pour se dépasser ? Avons-nous déjà réfléchi à toute l'absurdité de la chose ? La seule chose dont on est sûr c'est qu'on finira six pieds sous terre, le reste c'est du vent !

        Voilà que je m'emporte à force de réfléchir sur l'humanité. Je suis mauvaise langue c'est vrai, on peut faire de belles choses. Il s'agit juste de choisir ses priorités, ses objectifs et de ne pas râter le bon moment pour attraper les bonnes opportunités qui se présentent. Il y en a qui ne se présentent qu'une fois. D'autres qu'on attend toute une vie en vain. Il faut à la fois de la chance et du flair pour ce genre de choses. Savoir faire les bons choix... C'est tout un art. Le plus dur dans tout ça c'est que ces choix sont bien souvent fonction des autres. A partir de là, bonjour pour appréhender la chose. Autrui n'est pas une variable facile à déterminer, presque aléatoire. Là où je suis je n'aurais plus à me préoccuper de ça, c'est déjà un bon point. J'écoute la douce musique du vent. J'oubliais à quel point l'homme était un être de sentiment, capable de déceler de la beauté dans les choses les plus simples. J'ai toujours rêvé d'être un artiste, pouvoir capter le beau dans une création, bien que la création ne soit au final qu'une pâle copie de notre ressenti qui est propre à chacun. Transmettre tout cela à ceux qui en valent la peine... Tout ceci est trop tard. Comme dirait mon cher Bardamu, je ne crois pas à l'avenir.

        J'admire pendant encore quelques instants ce dernier coucher de soleil au loin. Je suis prêt.

    Nicolas


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  •     Prochain train dans trois minutes, le suivant dans sept minutes... Y avait déjà du monde sur le quai, et ça faisait qu'empirer. Trois minutes à cette heure-ci c'est déjà trop. Ça commençait sérieusement à s'agglutiner derrière moi, et puis à gauche, et puis à droite... Mais moi j'étais idéalement placé. Je connaissais l'endroit exact où cette foutue porte se trouvait une fois la rame arrêtée. L'habitude ça peut être pratique. Ça me foutait sacrément en rogne quand un de ces salauds était à ma place. Il avait bien de la chance ce cocu ! Pile au bon endroit. Je déteste ces gens-là ! Ah ! Le hasard fait bien les choses pour les autres oui ! Dans ces cas-là, faut se mettre juste sur le côté en espérant que l'autre se fasse happer par le flot sortant. Qu'il se noie dans cette masse qui jaillit lorsqu'elle est libérée de cette cocotte-minute sur rail. Au moins qu'il soit repoussé derrière moi. Faut savoir bien se placer en toute circonstance sinon ça pardonne pas. Même à l'intérieur, rien n'est joué. Le coin tranquille est pas évident à trouver. Parfois y'en a pas, d'autres fois c'est qu’on n’a pas été assez rapide, ou alors c'est que ce coin il devient plus bon du tout quand entre un troupeau d'espèces de toutes sortes. Des jeunes, des vieux, des enfants, des mamans, des poussettes, des accordéonistes, des guitaristes, des farfelus, des marginaux, des inquiétés, des inquiétants, des râleurs, des rigolos, des pleurnichards, des prolixes, des laconiques,... tous se poussent et s'entassent dans cet espace confiné. Et alors commence la foire, ça piaille, ça rit, ça pleure, ça chante, ça s'énerve, ça se console, ça se cajole, ça quémande... On peut mettre une croix sur l'espoir d'un trajet tranquille. On s'isole alors le plus possible pour qu'on nous laisse en paix. Et quand bien même on pense réussir à échapper à tous ces représentants divers et variés de la société, le boucan infernal du métro nous rattrape indéniablement. On devient malgré nous des acteurs de cette machine qu'est le métropolitain. Cette pompe qui alimente toute une ville, tous ces organes que sont les entreprises, les hôpitaux, les écoles,... Chacun déambule dans ces couloirs puant l'urine à vous donner la gerbe. On marche, on n’a pas le temps de s'arrêter devant ces futiles publicités, certains courent quand au loin retentit l'abominable sonnerie.

        Pour une fois, j'étais assez peinard à ma place. Y a des moments comme ça où les gens sont las de toute cette mascarade. Je les comprends mais j'irai pas jusqu'à les plaindre. Après tout, ça me fait des vacances à moi aussi. Soudain une espèce d'énergumène entre et se met à faire des aller-retours dans le wagon, une canette de bière à la main. On le dévisage. Les gens ça aime pas voir des comportements inhabituels. Faut que leur petite routine continue, bien sagement, sinon ça les effraie. Le type était juste paumé. Dans le fond, il voulait de mal à personne. Il s'est finalement assis à côté d'une jeune donzelle et lui a causé. Elle savait pas trop quoi lui répondre à tout son charabia imprégné d'alcool. Elle a vite filé à l'arrêt suivant et a été remplacé par un jeune gars. Même scénario. Au final, le type à la bière a serré la main de son voisin et est sorti. Sans doute pour aller vomir son surplus d'éthanol dans une poubelle. Jusqu'à sa sortie, il avait été épié le pauvre bougre. Jugé, catalogué, placé dans la catégorie nuisance par nos chers voyageurs. Ils s'occupent comme ils peuvent.


        Le soir c'est l'un des moments calme. Peu de gens mais peu de métro en contrepartie. Il s'agissait alors de s'occuper dans cette longue attente sur les quais de la une à Châtelet après une correspondance. Un type vient me déranger dans ma lecture, ça m'énerve sur le coup. Faut le dire, à force de se terrer dans son coin face à la populace des souterrains on perd l'habitude de parler aux inconnus du dimanche. Le gars me dit de compter les caméras présentes sur le quai. Une toutes les cinq mètres ! A ce niveau-là plus rien ne m'étonne, j'ai pas réussi à lui faire comprendre ça. Antoine qu'il s'appelait. Pourquoi qu'il me raconte ça à moi ? L'affinité du chapeau sans doute. Bref, il continue à me baratiner sa théorie des caméras. "C'est plus que Big Brother is watching you... Big Brother regarde moi ! On ne dit plus rien face au nombre exponentiel de caméra en France ! Sincèrement vous avez quel âge ? Et en 10 ans vous avez eu l'impression que la délinquance augmentait ?! Que l'insécurité se faisait de plus en plus ressentir ?! Non, hein !... Mais on ne dit rien !... La population aime à se faire filmer ! Inconsciemment sûrement ! Comme si... comme si c'était la preuve de leur existence ! Nous sommes dans un monde qui se virtualise et on s'y habitue ! On devient dépendant de nos téléphones, de nos télévisions, de nos ordinateurs !" J'ai pas écouté la suite, je me suis moi-même perdu dans mes pensées, à ce que j'allais bien pouvoir lui répondre tout en ayant l'air d'être intéressé un minimum. C'est quand même rare qu'on vous parle comme ça à la première rencontre. Il fallait bien que je fasse semblant de m'y intéresser, sinon ça l'aurait vexé. Il a ensuite parlé de l'autorégulation des flux dans le métro. Comme quoi, les flux de personnes se formaient d'eux-mêmes en fonction de la largeur du couloir et du nombre de voyageurs. Il avait même fait sa petite expérience ! "Vous savez, je me suis amusé à remarquer quelque chose ! Si on se décale légèrement vers le flux opposé, eh bien sa largeur diminue au profit du mien !" Y'avait du vrai dans ce qu'il avait dit là. Finalement ça m'a fait passer le temps son petit discours, on était déjà au terminus. Il me serre la main et me dit qu'il espérait à bientôt. J'ai dit oui puis je m'en suis allé, connaissant la probabilité de ce bientôt qu'on m'avait déjà dit tant de fois...

     

    Nicolas


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