• Artémis et ses Nymphes

    > Musée Rodin: 79 rue de la Varenne, 75007 Paris.

    > Jusqu'au 31 décembre 2011.

     

    Le Musée Rodin accueille au milieu de ses sculptures de l'artiste Gustave Rodin constituant l'exposition permanente, une petite collection de dessins et croquis de Paul Armand Gette, dont l'intérêt poussé pour la nature représentée sous toutes ses formes ainsi que pour la saisie du modèle, s'exprime à travers cette série de travaux.

    L'oeuvre de Paul Armand Gette s'articule en effet autour d'une représentation de son double intérêt porté à la nature et au paysage d'une part, et à la saisie du modèle, notamment de la femme, d'autre part. La femme, souvent jugée plus proche de la nature que l'homme dans de nombreuses représentations, constitue avec ses possibles métamorphoses rencontrées dans les mythes, le sujet principal de son oeuvre. Cette exposition présente des travaux d'art contemporain représentant la petite "préférée" de l'artiste parmi les sujets de l'univers de divinités qu'il a construit: Artémis, déesse grecque chasseresse et en même temps compagne des animaux sauvages, vivant entourée de ses nymphes.

     

     

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    Notre Avis:

    Les connaisseurs ou amateurs de mythologie et de la langue grecque comprendront de suite pourquoi, ne serait-ce que pour le nom de l'exposition, je me devais d'aller y jeter un oeil!

    L'artiste, en prônant une certaine liberté d'expression et de représentation à travers l'Art, représente la déesse parfois avec pudeur, parfois avec une franche indécence. En effet, la première comparaison qui m'est venue à l'esprit en contemplant les croquis de l'artiste, fut "L'origine du monde" de Courbet, ce tableau qui fut très controversé en son temps puisqu'il osait représenter sans aucune pudeur et de façon on ne peut moins détournée le sexe féminin. C'est d'une façon assez comparable que Paul Armand Gette dévoile la déesse, en pratiquant ce qu'il appelle "l'Art du Débordement". Le corps féminin est étudié sur ce qui fait sa particularité, et la féminité dévoilée à sa racine, si je puis dire, à travers plusieurs croquis portant des noms éloquents: "Pubis", "Les culottes de Diane"et "dévoilement d'Artémis"... C'est justement cette part de provocation, ou simplement d'absence de pudeur qui nous séparent de l'Art classique, que j'ai véritablement apprécié dans les oeuvres.

    Il tente à ce point de se rapprocher de son modèle qu'il va jusqu'à utiliser des moyens incongrus: de la salive, de la confiture ou de la boue... pour renvoyer à ses particularités, atouts et attributions (Artémis, en tant que déesse de la terre notamment). C'est aussi ce qui fait la diversité et la curiosité des croquis présentés.

    Cela m'a particulièrement plu de contempler une exposition d'oeuvres inachevées, d'essais précédant la création d'éventuels travaux finis. On suit davantage le déroulement des pensées de l'artiste en observant ses tentatives et ses échecs, qu'en ne découvrant que des oeuvres achevées, fruits d'une longue intériorisation de l'artiste, d'une longue réflexion menée à terme. 

    Finalement... et c'est peut-être par cela que j'aurais du commencer: l'exposition garde un goût de trop peu puisqu'elle tient en une seule salle à part, située au premier étage du musée Rodin, en périphérie de l'exposition permanente. La salle, particulièrement petite, ne laisse contempler qu'une trentaine de croquis, et j'en suis ressortie avec une sensation de frustration, un désir d'en voir davantage, qui dévoile cela dit, la curiosité et l'intérêt certains que j'avais ressenti à l'égard de l'exposition.

    Cependant... rien ne vous empêche, une fois l'exposition finie, de vous tourner tout comme moi vers les bronzes et tableaux de l'exposition permanente du musée, ou encore de vous balader dans son jardin à la française, où vous pourrez notamment contempler les plus célèbres oeuvres de l'artiste, telles que le Penseur et la Porte des Enfers. J'ai eu la chance d'y aller un jour de temps clair, et le cadre déjà très accueillant et agréable du jardin et du château, siège de l'exposition, s'en trouvait bien évidemment amélioré.

     

     

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    Je terminerai par cette citation de Paul Armand Gette lui-même, très représentative de son oeuvre:

     

     

    " Enfin Nymphe ou Déesse d'un rang supérieur, les deux me conviennent très bien et me procurent des sujets d'une grande variétéqu'ils soient d'ordre plastique ou du côté de la réflexion, d'autant que je suis amoureux de tous les sens que peut prendre le mot nymphe. Des divinités qui hantent les lieux les plus plaisants aux petites lèvres du sexe féminin en passant par l'état intermédiaire entre la larve et l'imago, puis la belle fleur habitante des eaux dormantes chère (...) à Claude Monet, je vais pouvoir les associer, et même glisser de l'une à l'autre, en somme pratiquer l'art du débordement."

     

     

    Et bien sûre: voici les photos!

     

     

    Diane pour l'ISBaz'Art


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